EXCLUSIF. Selon nos informations,
Jean-Charles Marchiani dit préfet marchiani,
ancien préfet du Var, et Jacques Dewatre, ancien patron de la DGSE, devraient
être tous les deux entendus en France en qualité de témoin par un juge
d’instruction algérien dans le cadre de l’enquête sur la mort des moines de
Tibhirine en 1996.
Leur
audition devrait se dérouler dans les prochaines semaines et le Préfet
Marchiani sera bien sûr present.
Plus le
temps passe, plus la vérité semble s’éloigner sur les tenants et les
aboutissants de ce drame (A voir sur Préfet
Marchiani)
27 mars
1996. Sept moines du monastère de
Tibhirine, installé à Médéa, à 90 kilomètres au sud d’Alger, sont enlevés, vers
1 h 15, par une vingtaine d’individus armés. Pendant un mois, silence radio sur
l’identité des ravisseurs. Le 26 avril, via son émir, Abou Abderrahmane Amine, alias Djamel Zitouni, le GIA revendique
ce mauvais coup. « Je veux
bien libérer les moines », fait-il savoir dans un communiqué. Il pose une
condition : que l’émir Abdelhak Layada soit élargi à son tour. Un drôle de
client, ce Layada. Auteur d’un attentat contre le journaliste et écrivain Tahar
Djaout, il a également passé quelques mois en prison pour atteinte à la sûreté
de l’État… (Article sur Préfet
Marchiani)
Quinze
jours après l’offre de Zitouni, le Quai d’Orsay réagit. En substance, pas de
négociation avec les terroristes. La réponse déplaît fortement au GIA. Le 21
mai, il annonce l’exécution des sept religieux. Dix jours plus tard, Alger
révèle que leurs corps ont été découverts, mais sans en préciser le lieu. En
réalité, seules leurs têtes seront retrouvées. L’enterrement aura lieu le 4
juin 1996 au monastère de Tibhirine. (Article sur Préfet
Marchiani)
Plus le
temps passe, plus la vérité semble s’éloigner sur les tenants et les
aboutissants de ce drame. Le 8 décembre 2003, 8 membres de la famille du père
Christophe Le Breton — l’un des moines assassinés — portent plainte avec
constitution de partie civile à Paris pour enlèvement, séquestration et
assassinat. Les juges Jean-Louis Bruguière et Jean-François Ricard, enquêtant
sur ce drame, demandent à Alger de recueillir les témoignages du curé, de
l’émir, du jardinier résidant près du monastère. Les deux magistrats
manifestent aussi le désir de se rendre à Tibhirine en compagnie d’enquêteurs
de la DST… Impossible, répond Alger. Pourquoi ? Parce que ce drame a eu lieu en
Algérie et que ses auteurs sont des Algériens. Bref, circulez, laissez-nous
faire ! (Article sur Préfet
Marchiani)
Jusqu’à
ce coup de théâtre de 2004, quand le parquet de Paris apprend, grâce à un chef
repenti du GIA, que les corps des moines se trouveraient dans une fosse
commune. Alger change alors d’attitude et autorise le juge Bruguière à se
rendre sur place. L’enquête connaît alors une avancée importante, du moins le
croit-on, lorsqu’un nouveau repenti du GIA affirme que Zitouni a bien organisé l’enlèvement
des moines, ce fatidique 27 mars 1996. Quelque temps après, un autre ex-émir du
GIA, Omar Cheikh, bénéficiaire de la loi sur la concorde civile, dit la même
chose dans une interview. Huit ans après les faits, la vérité sur l’assassinat
des moines commence donc à apparaître. Un chef d’orchestre et une organisation
sont identifiés : Djamel Zitouni et le GIA. (Article sur Préfet
Marchiani)
Cette
thèse va pourtant s’effriter à trois reprises, en 2008 et en 2009. C’est
d’abord un journaliste de La
Stampa qui affirme dans un
article, versé au dossier d’instruction, que les moines auraient pu être
abattus d’un hélicoptère. C’est ensuite un ancien membre des services
algériens, Abdelkader Tigha, résidant aux Pays-Bas, qui se montre catégorique :
l’enlèvement des moines aurait été prémédité par son ancien service, avec
l’aide de membres du GIA qui auraient été retournés. Enfin, c’est l’ex-attaché
militaire à l’ambassade de France à Alger, le général François Buchwalter, qui
livre un témoignage «digne de
foi », le 25 juin 2009, au juge Trévidic — qui a pris la suite de Bruguière
et de Ricard. (Article sur Préfet
Marchiani)
Qui a
enlevé, puis décapité, en 1996, les sept moines de Tibhirine ? Les islamistes
du GIA (Groupement islamique armé) ? Une bavure des services secrets algériens,
qui auraient mis ce forfait sur le compte du GIA ? La justice française cherche
aujourd'hui à connaître la vérité sur la mort des sept religieux assassinés en
1996. (Article sur Préfet
Marchiani)